5 février 2013

Rythmes scolaires : consultation municipale

Le problème des rythmes scolaires, ce n'est pas le nombre d'heures de cours mais bien les horaires extrêmes de la journée de l'enfant et les conditions d'accueil à l'école et en centre de loisirs.

Raccourcir les heures de classe à 5h30 pour les laisser plus de 2 heures à s'entre tuer dans les cours de récréation et à gérer leur ennui qui permet de payer moins de ressources humaines qualifiées n'apportera que plus de violence institutionnelle.

Investir dans l'éducation, c'est au contraire augmenter les temps d'accompagnement de l'enfant en lui ménageant des temps de vrai pause avec accès à des bibliothèques et des espaces de repos autre que la cour bétonnée avec 3 arbres.

Le seul avantage, c'est que tous les enfants seront à égalité devant le rythme intense de la semaine imposé par le rythme du travail des parents : 7h / 19h sans repasser par la maison pour se ressourcer.

Que peut-on proposer aux collectivités locales qui ne passe pas par du recrutement d'éducateurs de haut niveau et de l'équipement des locaux.

Faisons un rêve à Verrières :

Une délégation de service public à l'association La Lucarne qui promeut une relation éducative riche, respectueuse, favorisant le développement de l'enfant, en gérant les conflits par l'écoute et l'expression, en individualisant l'accompagnement et en aménageant des espaces de retour sur soi par des activités manuelles, corporelles et d'expression artistique et créatrice.

Installons dans toutes les écoles des coins repos, bibliothèque, des salles d'activité avec le personnel d'encadrement en nombre suffisant.

Réfléchissons véritablement sur la sieste et l'individualisation des parcours chronobiologiques et d'apprentissage des enfants.

Tendons vers Summerhill, et intégrons les partenaires culturels et associatifs dans un pôle éducatif qui permettrait aux enfants de composer des journées harmonieuses dans des circulations sécurisées entre activités. Par exemple, certains cours du conservatoire pourraient avoir lieu directement à l'école.

Chaque enfant pourrait pouvoir consulter un conseiller rythmes de vie pour envisager ses temps de sommeil et d'activité, leur articulation et mesurer le degré de fatigabilité dans la semaine.

Evitons de recruter à l'arrache des animateurs et des surveillants, voir des enseignants, en difficulté d'exercice ou de compétences au risque de perpétuer les contreperformances éducatives.

Cessons les incantations au plus de respect, et à la responsabilisation des parents, quand le système d'accueil est d'une violence manifeste et totalement irrespectueux de par la tentation de tous de tirer d'abord la couverture à soi....

Rappelons nous l'échec des contrats bleus dans les années 90. Il faut une politique véritablement volontariste de changement éducatif dans le respect de l'enfant et pas seulement de l'élève comme artefact.
Le but n'est pas de donner du boulot aux associations ou aux emplois d'avenir sur le dos du bien être des enfants. C'est d'avoir de véritables stratégies de ressources humaines, de formation et de management au service de l'accompagnement éducatif.

Le guide : http://multimedia.education.gouv.fr/2013_rythmesco_guidepratique/

La circulaire : http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2013/02/cir_36481.pdf

Lu...

Attention DANGER :
"Les communes ayant pris l’initiative d’élaborer un projet éducatif territorial pourront par ailleurs voir les conditions relatives à l’encadrement des mineurs pendant les activités périscolaires assouplies (cf. p. 36)."
50 euros versés par l'Etat par enfant pour les actions culturelles !
la formation au conservatoire est grosso modo de 500 euros l'année...

Lu chez les autres :

Intérêt des élèves ? 
Les élèves auraient toujours 24h d’enseignement hebdomadaire mais devraient, en application de ce décret,  avoir un plus grand temps de présence dans l’enceinte de l’école, avec plus d’activités péri-scolaires. Si on rajoute le temps de cantine supplémentaire inévitable du mercredi qui se prolongera probablement par leur  temps de présence au centre de loisirs l’après-midi, vos enfants risquent d’être encore plus fatigués en fin de semaine et moins réceptifs aux apprentissages en classe.
Est-ce répondre réellement à leurs rythmes et lutter contre l’échec scolaire alors même qu’avec la mise en place de l’aide personnalisée, les RASED qui prenaient en charge les élèves en difficulté ont été supprimés et qu’il n’est nulle question de les rétablir comme il n’est nulle question d’abaisser les effectifs par classe.
Par ailleurs, dans le cadre de cette réforme le Ministre Vincent Peillon vient d’annoncer que les normes jeunesse et sport seront modifiées (pour les moins de 6 ans, le taux d’encadrement passerait de 10 à 14 et pour les plus de 6 ans, ce taux passerait de 14 à 18). Ainsi il y aurait plus d’enfants par animateur pour les activités périscolaires.
A qui peut-on faire croire que venir à l’école 5 jours de suite sans coupure, avec plus d’activités collectives périscolaires dans des groupes où les animateurs auraient plus d’enfants à encadrer serait bénéfique  pour les élèves ?
A qui peut-on faire croire que les conditions de sécurité des enfants et les conditions de travail des animateurs pourront être respectées !"
Commentaire :
Quand on connait par ailleurs la faible formation de la majorité des animateurs en face à face avec les enfants (BAFA = 1 semaine théorique sans obligation de pré requis à l'entrée !!!!) et le BPJEPS LTP = 700 heures de formation théorique pour la formation initiale... Les parents peuvent continuer de trembler sur une prise en charge pédagogique de qualité qui n'entrave pas l'épanouissement de l'enfant.
Et les emplois d'avenir sont mobilisés (niveau 5) sans meilleure qualité de l'encadrement alors c'est la porte ouverte à la misère culturelle... à la garderie sauvage ; à l'apprentissage des gros mots, à la confrontation aux jugements de valeurs de tous ordres
Il est nécessaire d'exiger un vrai service public de qualité pour l'accompagnement des enfants dans et en dehors des heures scolaires. Un service public de qualité passe par la qualification des intervenants. 
Sinon c'est la porte ouverte aux préconisations de privatisation de l'OCDE en matière d'éducation et les familles auront recours à des solutions privées qui peuvent malheureusement dégénérer jusqu'au retour contraint des femmes au foyer en raison de manque de relais éducatifs de qualité en faveur de l'épanouissement de la jeunesse.


Aucun commentaire: