22 mars 2015

Alerte sur la réforme de l'enseignement public des langues

La place des langues dans la réforme du collège proposée par la ministre de l'éducation nationale :

On peut lire en préambule qu'une attention toute particulière sera apportée aux langues :
 3.2 Maîtriser deux langues vivantes : la LV1 enseignée dès le CP, la LV2 dès la 5e
L'amélioration des compétences en langues vivantes étrangères des élèves français est une priorité. Elle passe par l’apprentissage de la première langue vivante dès le CP par tous les élèves à partir de la rentrée 2016 et l’apprentissage précoce d’une seconde langue vivante dès la classe de 5e.

L’apprentissage des langues tient une place fondamentale dans la construction de la citoyenneté, dans l’enrichissement de la personnalité et dans l’ouverture au monde. L’un des rôles de l’éducation est d’ouvrir l’esprit des élèves à la découverte de l’inconnu, de l’autre, de l’étranger, de leur faire connaître ce qui ne leur est pas spontanément familier. Apprendre une langue vivante étrangère, c’est aussi apprendre une culture.

L’apprentissage des langues favorise l’insertion professionnelle des jeunes en France et à l’étranger. Aujourd’hui, parler une langue étrangère est devenu indispensable pour permettre aux élèves, plus tard, de trouver leur place dans le monde professionnel. Les langues étrangères sont utiles au quotidien.


L’apprentissage des langues vivantes commencera plus tôt pour la première comme pour la seconde langue vivante : dès le CP pour la première langue vivante, dès la 5e pour la seconde langue vivante.

En 2008, lors du TOEFL (Test of English as a Foreign Language), les candidats français (en fin de lycée) arrivent tout juste au niveau attendu. La France se classe au 69e rang du classement mondial (109 pays).

A consulter sur :
http://www.langues.ac-versailles.fr/spip.php?article648

Or, les conditions ne sont absolument pas réunies pour maîtriser deux langues vivantes en fin de scolarité puisqu'on supprime les classes bi-langues ( 3 heures d'anglais et d'allemand de la 6ème à la 3ème) et les classes européennes (2 heures d'allemand ou d'espagnol de la 4ème à la 3ème pour ce qui nous concerne), considérées comme trop élitistes, pour ne proposer que 2 heures d'allemand ou d'espagnol de la 5ème à la 3ème. Je ne parle pas ici des heures d'anglais qui vont elles aussi subir un « lifting ».

Si nous avons encore 21 heures d'allemand au collège (28h il y deux ans) et de ce fait un poste enseignant (pour info, il faut 18h de cours pour un poste enseignant), il ne nous restera au collège Jean Moulin, comme dans tous les collèges proposant encore l'allemand, que 6 heures, soit un tiers de poste. Avec le risque que le professeur d'allemand change tous les ans, ce qui entraînera nécessairement la fin pure et simple de l'allemand à Verrières.

C'est précisément ces deux dispositifs bi-langue et européen qui permettent à des élèves motivés, curieux et ouverts d'obtenir un bon niveau en langue et pour certains d'envisager un cursus en université franco-allemande. Les langues sont déjà le parent pauvre des lycées avec un taux horaire minimal (4 heures de LV1 + LV2 en S) et des coefficients au bac absolument ridicules et seuls les élèves inscrits en section européenne tirent leur épingle du jeu sans avoir à rougir face à des élèves d'autres pays, certains atteignant le niveau C1 du cadre européen de référence pour les langues.

Cherche-t-on ici à sceller un système éducatif à deux vitesses, où l'on proposera un enseignement minimal à l'école publique et où seuls les élèves du privé pourront réellement maîtriser deux langues ? 
Car tous nos élèves ne sont pas en échec, malheureux à l'école ou en décrochage !


http://www.petitionpublique.fr/?pi=rcADEAF 

Rappelons également que les filières d'excellence de l'école publique permettent aux meilleurs élèves des classes moyennes et populaires d'emprunter l'une des rares voies d'un ascenseur social en panne. Le mélange des niveaux des élèves complique le travail des enseignants et ruinent tout espoir d'ascension sociale par l'école publique.
Seule l'école privée se réservera des voies d'excellence.
La question de l'amélioration de l'école pour tous : c'est une meilleure réussite des élèves qui passe par l'ambition pour tous les élèves selon leurs capacités et un mieux vivre à l'école...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous évoquez le TOEFL, je me premets de vous faire part de l'expérience vécue par ma fille qui l'a passé ce jour à Bordeaux: 260 euros d'inscription +transports + hôtel. des conditions de passage ignobles: bruits dans les couloirs, passage de l'oral près de soi alors qu'on écrit... difficultés à rester concentrée. Pas d'eau , pendant 4 heures.... La cerise sur le gâteau: 20 euros pour inscription à une préparation , mais qui malheureusement n'avait pas les dernières infos, donc perte de temps à comprendre les nouvelles règles. Ma fille est à sciences PO et a besoin pour continuer ses études. Un de ses profs l'avait prévenue, ce que mesure le TOEFL, c'est la capacité des personnes à le passer et non les compétences en langue... Ma fille a passé un an en Irlande et a réussi son année universitaire auss bien que les irlandais. Alors??? A quand une lutte contre cette privatisation à peine déguisée de l'enseignement? Merci de votre attention.